L'ombre de novembre

Le ciel rosit le soir si pâle:

Novembre a mangé les couleurs

Où l’ombre plane sur la salle,

Où l’opéra s’achève en pleurs.


Me revoici marchant sans cesse

Victoire du temps sur l’ennui;

Belle, la feuille me caresse

Et plus vite tombe la nuit.


Rêveuse je n’ai plus de rêve

Murmures ancrés de douceur,

Eternelle, ma vie est brève;

Béni l’automne comme sœur.


Dispersés, les éclats semblables

Reforment un cœur inconnu;

Et novembre en ombre mêlables

Esquisse à son écheveau nu.

Acrostiche double (lignes paires et impaires) : L’ombre de / novembre