Automne au jardin

Par les yeux sans paupière et les rires sans dent

La faune dissimule aux jardins impassibles

Minuscule existence ; automne abat ses cibles,

Calamités comme un naufrage descendant.


Ici le hérisson sans un son se repose,

Dans un écrin de bois on voit l’oiseau craintif

Picorer juste un peu puis s’évader plaintif

Tandis que le soupir de la saison s’impose.


Chaque jour un peu plus humide et ténébreux

Le jardin ne reçoit que passage rapide,

Soleil d’après-midi qui trompe, trop limpide

Le moucheron mortel avant l’hiver lépreux.