Le printemps déjà
C’est le printemps déjà ?
Laisse, mon coeur va fondre,
L’hiver qui me piégea,
Chassé, part se morfondre.
Le nid sera plus beau
Sur le faîte qui tremble
Et plus gras le corbeau,
Plus joyeux il me semble.
Un papillon chétif
Comme un lambeau qui floque
Passe, méditatif,
Pauvre petite loque.
Sur le sol crissent bruns
De l’automne vestiges,
Bientôt de leurs écrins
S’élanceront les tiges !
L’air doux familier
Berce mon coeur solaire ;
Un jour, un millier ?
Mon bonheur solitaire.