Automne

O pourquoi donc en mai songé-je au sombre automne,

A la fuite du jour, aux vieux soleils pâlis ?

N’estimé-je quand même assez la saison bonne

Pour lui préférer celle aux somptueux délits,


Vêtue en pourpre d’or, de chaleur et de rouge,

Quand la forêt s’habille en préparant le deuil

Du bel été défunt, alors que là-bas bouge

Une ombre lunatique… Ah! Ce n’est qu’un chevreuil,


Car dans les fourrés noirs de fantômes les rondes

Préparent leur mystère en célébration…

Mais serait-ce en vertu de ces mystiques ondes

Que j’ai bien pour l’automne une dévotion ?