Bleu, blanc, larmes

Le muezzin appelle et chacun s’agenouille :

Multitude bruyante au chœur de musulmans,

Une onde de piété lentement se dépouille,

Elève une prière au creux des firmaments.


Du désert infini, partout chacun médite,

Du fond de chaque souk et des blanches casbahs,

Animé dans la paix d’un peuple un cœur palpite

Tandis qu’étrange un bruit résonnait tout là-bas.


Aucun enfant ne joue ou ne forme de ronde,

La famille accablée espère encor un peu,

Du fond de la colline une nouvelle Fronde

De son œil sans regard endeuille le ciel bleu.


Ce n’est que par terreur que la leur ils acceptent.

Est-il encor humain, qui ne sait qu’égorger

Au mépris du grand Livre et de tous ses préceptes ?

Mais qu’es-tu devenue, ô belle et blanche Alger ?

Reprise en 1995/1996 d’un poème de 1994