Bord de mer intime
Un souvenir marin m’emplissait tout à l’heure,
Comme au bord d’un couvent, d’une ancienne demeure,
Dont les murs de granit caressés par l’air doux
Serviraient de corniche aux nids de quelques fous.
Un grand souffle salé s’envole avec mes ailes
Et mes pieds sont poissons dans les vagues rebelles,
La mer est accueillante à qui sait la saisir
Dans son humeur complexe emprunte de désir,
En ressac immortel aussi vieux que la terre,
Elle laisse, rêveuse, offerte toute entière,
A l’âme d’un enfant la liberté d’aimer,
Celle qui nous dit tous : “ne cesse d’espérer”.