Désespoir du poète

O malheureux poète, ô cœur infortuné

Quand te fuit ta compagne en fière rebuffade,

Tu n’as plus de repos, sombre est ta promenade

Car tu gardes mémoire en ton frêle passé


Tout de sentiments vains et d’émotions pures

Où s’exhalaient tantôt de magnifiques vers,

Mais voilà qu’aujourd’hui ton âme est à l’envers

Bien que tu veuilles vivre et très fort tu le jures :


Au paradis, au ciel, cela t’est bien égal

Car à tes yeux n’existe en mort que page blanche,

Et tu cherches, stupide, à prendre ta revanche.

Sans ta création tu n’es rien qu’animal!


Mais tu devrais savoir qu’en force tu t’obstines,

Ressassant un poème ou quelques mots perdus,

Et tu prierais l’Enfer qu’enfin te soient rendus

Les dons pour l’avenir auquel tu te destines!