L'enfance dorée

Les bois d’un si beau vert me semblaient éloignés :

Un instant trop lointain déjà lentement glisse,

Ah ! Cette odeur de mousse et ces fûts alignés;

Pourquoi ce souvenir ? Faut-il qu’il ressurgisse?


Ils resteront gravés, tous ces rires ténus :

Le maïs comme autant de curieux bonhommes

Nous cachait, fol sourire aux automnes trapus

Car ensuite l’hiver agite ses fantômes.


Tout près de ma maison roucoulait un ruisseau,

Quand l’éternel juillet s’envole comme flèche

Cette enfance dorée au soleil d’un cerceau

Retrouve au fond du cœur un bonheur qui s’ébrèche.

Reprise en 1996 d’un poème de 1994