Remède
Le poète oublieux que sa Muse délaisse
A l’esprit torturé, le cerveau tout confus,
Il demande au destin qui soudain le rabaisse
Par quel curieux hasard lui est dû ce refus.
Et comme à sa requête il ne reçoit qu’absence
Il fait de mauvais vers et trépigne et gémit.
Du fond de l’infortune il a son espérance
Car en dernier recours il appelle en ami
L’ivresse salutaire et l’élément futile
Qui dans leur tourbillon pourraient bien lui servir :
Eviter de se croire un moment inutile
Et que ne pas créer signifierait mourir.