Senteurs troublées des clématites...
Senteurs troublées des clématites,
O sombres berceaux qui m’abritent
De tout, du monde et de sa loi.
O Fleur, je me confonds en toi,
Ma profonde, céleste étoile
Et tes parfums sont comme un voile
Mouvant, translucide, irréel.
Je contemple l’infini ciel,
Le jeu des reflets de lumière
Mais je suis seule dans ma sphère,
Et si je meurs je vis encor
Sans nul besoin de pierre ou d’or,
Car la Nature me pénètre
En unifiant cet état d’être.
Et tous les mots sont superflus
Dans ce vieux passé qui n’est plus :
Cet univers tout de rancune
Où me parlaient soleil et lune.
Inouïs tous ces cris d’enfants,
Autre univers, dehors-dedans ?
Années heureuses mais blessées
Hélas à jamais envolées.
Mon enfance fut courte. Trop.
Mais aujourd’hui plus de sanglot.
Juste une vague d’amertume
Quand je te vois et que je t’hume.