Souvenirs d'autrefois
Quand les saisons étaient en paix
Chez ma grand-mère, un drap épais
M’attendait pour blottir mon rêve,
La nuit sauvage, obscure trève.
Et pour les hivers sans pardon
On sortait le gros édredon,
Je me perdais sous tant de plume,
A cette heure l’âtre ne fume !
Les armoires au corps rempli
Avaient un siècle, sans un pli !
Flottait une odeur d’encaustique,
On entretient et l’on astique !
Range ta robe et tes sabots,
La lavande les rend plus beaux !
Caresse le manteau d’hermine,
Ne touche pas la naphtaline !
Quand les saisons en mouvement
Faisaient dicton, le temps ne ment,
Ma mémoire reste vivace
Tandis que la visite passe !