Délivrance
Comme un bateau perdu sur une mer étrange,
La brume de mon âme et la brume sans fin
Qui creusent chaque mur tel une peau d’orange
Déroulent leur volute insensible au parfum.
Et tout un lent murmure ainsi qu’un vieux mirage
Ricoche et développe une absence sans nom,
Puis dans le vide obscur c’est l’éclatant orage
Qui jaillit dans mon cœur en furieux rebond
Pour abolir la mort qui sourd de l’immobile,
Briser l’éternité, casser tous ces barreaux
Qui me tenaient encor en un monde débile,
Connaître enfin la vie et même ses sanglots.