Le temps passé

Au sablier de l’immobile,

Cueillir encor l’air du couchant,

Car pour fuir un monde débile

Il faut soi-même être dément.


Sur les sommets vole la plume

Qui retraçait nos tendres cœurs,

Face à la mer, pieds dans l’écume,

Ai-je vécu tous ces bonheurs ?


Dans mon jardin plein de mystère

La vie en rose ou bien en gris

Dévoile en mon œil sa lumière,

Furtive ainsi qu’une souris.


Mais où donc a fui la jeunesse

Trop pâle comme anciens tableaux,

Et la langueur, et la finesse,

Et nos saisons, brillants émaux ?