Révolution

Homme, ne vois-tu pas qu’après la multitude

Il ne reste plus rien, pas même une habitude?

Niveleuse du monde en croisant nos chemins,

Vagabonde Méduse, elle fait nos destins.

C’est elle qui toujours verse de sombres houles :

Vous ne resterez roi devant de telles foules!

Dans son ardeur nocturne elle brandit drapeaux;

Hormis la liberté, sait-elle d’autres mots ?

Mais ce n’est que jeunesse, et l’ombre de nos pères

Se moque tristement des subites colères,

Car l’expérience a vu que trop d’illusions

Brisent dans leur élan les révolutions.

Mais dans cet élan même un cercle continue,

Et chaque homme retombe en croyant voir l’issue.