La Rose
Manger le cœur d’une rose
Ardente de fols bonheur;
Nouée encor, presque éclose,
Goûter ses mille senteurs !
Et mon doigt sur ses épines
Rosit puis serre plus fort.
Les sentiments qui cheminent
Etreignent la tige encor.
Comme un parfum qui s’éveille
Ouvre le songe du temps,
En mystère elle est merveille,
Un message du printemps.
Rose, pâle farandole
Dis les mots que tu retiens !
Un espoir vibre, s’envole
Nu dans l’aube où je m’en viens.
Et si fanés tes pétales
Rêvent l’amour au coucher
O je suivrai les Vestales
S’il faut loin l’aller chercher.
Acrostiche : Manger le coeur d’un Eros