Refaire le monde

A l’aube on a refait le monde,

Dressé les plus hautes cités,

Repeint sourire à la Joconde,

Architectes des Vérités.


Au champ d’une immense bataille

L’arbalète bandait ses cris,

Sur les livres comme muraille

Nous avons lu les mots écrits.


Puis nous plantâmes l’espérance :

Sa ramure, songes ardents

Gazouillait d’une fleur garance :

Nous enivrons nos cœurs dedans !


Au soir taisons d’une voix douce

Ce que nul n’a jamais construit,

Quand de trois coups la lune rousse

Frappe à la porte de la nuit.