Tu n'as pas de visage

Tu n’as pas de visage à l’ombre dérobée,

Une seule chanson pour parler aux manants :

Nocturne et folle aubade en ton âme adoubée

Au royaume des mots, du cœur et ses tournants.

Silence ton chemin sourit en ses caresses

Pour les fleurs d’océan, les berceuses du ciel,

Aurore musicale où naissent les déesses,

Sur le flot doux de l’onde y germe l’essentiel…

D’une oraison lunaire en murmure le rêve

Envolé dans l’absence et calme sans remords :

Vis ce qu’on ne peut voir, aime ce qui s’élève,

Infinis firmaments qu’on pensait en décors…

Sans lumière dit-on la vie est si cruelle,

A la flamme intérieure elle attise secret,

Grandit au plus profond de la sombre prunelle

Et même sans couleur ta figure vibrait.