Demain l'automne

Demain l’automne emporte au vent tous les blasphèmes,

Eclats pâlis d’un cœur qui chante ses poèmes,

Mirage dans le ciel sans ombre et sans parfum…

Atteindre l’équinoxe où l’immobile embrun

Insulte les saisons qui se croyaient coupables;

Ne bercent-elles mots, vérités incurables ?

L’automne demain roux comme un ancien voleur

A murmuré deux temps, la chance et la douleur…

Un arbre abandonné serre de son écorce

Ternie aussi mon âme, enlève toute force

Où mon pas se taira, stellaire, trop lointain,

Même sans océan noyé par le destin :

Nouveaux les tourbillons et les branches m’accueillent

Et la saison résonne en ma prison de feuilles.